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les personnes accueillies autour de la table
Contenu national
Thème
Précarité
Ville(s)
Sainte-Maxime

Une drôle de famille formidable

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Une drôle de famille formidable
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L'accueil de jour de Sainte-Maxime reste ouvert sans interruption été comme hiver. Un investissement sans faille côté bénévoles, un lieu où se ressourcer pour les personnes accueillies.

A deux pas du port et de ses yachts de luxe, derrière l'église en pierres et le décor de carte postale, une petite porte bleue donne accès à une autre réalité. Ce lundi matin-là, dans une pièce aménagée en cuisine, ils sont quatre assis autour de la table. Ils viennent de finir leur petit déjeuner, et ils discutent et plaisantent en fumant une cigarette. Trois hommes et une femme, autour de la cinquantaine. Un autre sort de la pièce contiguë, il vient de faire sa lessive et s'apprête à aller étendre son linge dans le jardinet derrière le local.  
Marie, bénévole au Secours, ouvre une fois encore le sachet de pain de mie et commence à préparer un sandwich pour Benoît qui fait une entrée tonitruante et pose ses béquilles. Il va d'abord aller prendre sa douche et se raser. 
A l'exception de Valérie qui a un petit appartement dans une résidence sociale, les autres sont à la rue. Ils zonent à la plage ou sur le terrain de pétanque. Mais le lundi, le mercredi et le vendredi matin entre huit heures et demi et onze heures et quart, la porte de l'accueil de jour est ouverte et ils peuvent venir se restaurer et restaurer leur apparence ; se laver, laver leurs vêtements, trouver dans les habits récupérés au local une paire de chaussettes ou un caleçon. Une fois par mois, une coiffeuse vient bénévolement offrir ses services. Pascal connaît le Secours Catholique depuis toujours ou presque, il y a suivi son catéchisme, aujourd'hui il vient y trouver ces petites choses essentielles.

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Un investissement hors pair
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Marie, ce lundi-là, est un peu la maman de cette drôle de famille. Infirmière à la retraite, elle a trouvé dans ce nouveau rôle « la suite logique, c'est-à dire s'occuper des personnes dans le besoin, être au service ». « On fait de la bobologie la plupart du temps, poursuit-elle, on soigne des allergies » et il arrive aussi qu'on doive appeler les pompiers dans des cas plus sérieux, comme une crise d 'épilepsie.  Il faut aussi être à l'écoute, faire preuve d'empathie et savoir rester ferme face à des personnes qui sont parfois à cran. « Ils se modèrent l'un l'autre quand il y en a un qui s'emporte un peu contre un policier municipal, par exemple. » L'autre « maman » en titre, responsable de l'antenne depuis quatre ans c'est Claire. L'ancienne assistante sociale a été attirée par « le contact et l'esprit du secours catholique ». Elle tient les registres et veille à tout. 18 personnes sont passées ce jour là, 70 fréquentent régulièrement l'accueil. Deux bénévoles sont nécessaires les jours d'ouverture et ce sont douze bénévoles en tout qui se relaient. Grâce à cet investissement hors pair, l'accueil a lieu sans interruption été comme hiver. Les personnes accueillies, des hommes en grande majorité, « aiment bien être servis par les femmes », remarque Georges qui passe discrètement le balai et la serpillière vers midi.


Il va falloir rappeler en douceur que le local va devoir fermer. On prend un autre sandwich et une bouteille d'eau pour la journée. Personne ne semble pressé de se retrouver dehors. Comment gentiment pousser les personnes vers la sortie ? Affaire de diplomatie. Claire lance une boutade, la pièce se vide peu à peu. La réalité reprend ses droits.

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